Crise du logement au Québec : un coût humain et financier alarmant

La crise du logement au Québec ne se limite pas à des loyers exorbitants ou à des déménagements forcés. Elle s’impose désormais comme un véritable enjeu de santé publique. Pour en comprendre les impacts, une vaste étude est en cours en collaboration avec le CIUSSS de la Capitale-Nationale afin de quantifier les coûts associés au manque de logements adéquats et de mieux comprendre les expériences vécues par les personnes vivant en situation d’insécurité résidentielle.

Selon le rapport de la première phase publié par l’Observatoire québécois des inégalités, les impacts sur la santé physique et mentale des citoyens sont considérables, et la facture collective dépasse les 2 milliards de dollars par année, soit 40 millions de dollars en coûts pour le système de santé, uniquement pour les consultations de professionnels en cabinet.

Le rapport explique que les personnes confrontées à l’insécurité résidentielle vivent un stress chronique qui fragilise leur santé mentale. L’anxiété, la dépression et même des troubles liés à la consommation augmentent dans ce contexte. À cela s’ajoutent des effets directs sur la santé physique : la précarité du logement est associée à une hausse des maladies respiratoires, des blessures et des problèmes liés à la malnutrition. En effet, lorsque le loyer absorbe une part disproportionnée du revenu, il reste peu pour l’alimentation, ce qui accentue l’insécurité alimentaire.

La crise actuelle ne touche donc pas seulement les ménages à faible revenu : elle s’étend aux familles, aux étudiants et aux travailleurs. Cette situation entraîne une pression accrue sur les services sociaux et hospitaliers, déjà fragilisés. Les coûts indirects – perte de productivité, absentéisme, recours aux soins – s’additionnent aux dépenses directes, créant un fardeau économique colossal pour la société québécoise.

Face à cette réalité, les experts recommandent d’augmenter l’offre de logements abordables, de renforcer les programmes de soutien au revenu et de mettre en place des mesures préventives pour réduire les impacts sur la santé. La collaboration entre les municipalités, le gouvernement provincial et les organismes communautaires est essentielle pour freiner cette spirale.

La crise du logement n’est plus seulement une question d’urbanisme ou d’économie : elle est devenue un problème de santé publique majeur.

Pour consulter le rapport : https://www.ciusss-capitalenationale.gouv.qc.ca/actualites/crise-logement


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